• Auteur/autrice de la publication :William DONFOUET

Le 24 février 2022 marque le début du conflit armé entre la Russie et l’Ukraine ; venant ainsi s’ajouter sur une longue liste de conflits armés  d’envergure présent actuellement dans le monde ; à l’exemple du Yemen, de l’Ethiopie, Afghanistan, Syrie, Haïti, et du Myanmar. La plupart de ces conflits datant  déjà de plusieurs années. La guerre en Ukraine est porté à sa 7ème semaines et n’augure pas d’horizon meilleur sur l’avenir. On estime que le début de cette guerre à la porte de l’Europe a déjà fait des centaines de morts civils avec une situation humanitaire préoccupante mais aussi une incidence inquiétante sur l’approvisionnement alimentaire mondial en céréales, particulièrement en Europe, au Moyen Orient et en Afrique.

1- Etat des lieux de la situation humanitaire et alimentaire en Ukraine

La crise humanitaire est là !… La détresse alimentaire aussi.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a estimé que plus de 4,2 millions de personne ont fui l’Ukraine et environ 7,1 millions d’Ukrainiens sont déplacées à l’intérieur du pays. Selon le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), la guerre en Ukraine met en péril les approvisionnements mondiaux des céréales et la sécurité alimentaire. Le FAO a averti que les perturbations subies par la production et les filières d’approvisionnement et d’acheminement des céréales et des graines oléagineuses, et les restrictions imposées aux exportations de la Russie, auront des répercussions sensibles sur la sécurité alimentaire. Toujours selon le FAO 8 à 13 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de sous-nutrition dans le monde si les exportations alimentaires de l’Ukraine et de la Russie étaient durablement empêchées du fait de la guerre.

2- Russie et Ukraine : grenier à céréale du système alimentaire mondial.

L’Ukraine est généralement surnommé « grenier de l’Europe » du fait de sa forte production et d’exportation de blé, maïs, l’huile de tournesol, de soja et d’orge. L’Ukraine est le 5ème exportateur mondial de blé tandis que la Russie en est la première. Avec ce conflit, il pourrait manquer 60 millions de tonnes de blé sur le marché mondial cette année, soit 30 % du total des exportations…

3- Les conséquences de la crise céréalière en Afrique

En effet en ce qui concerne le continent africain l’impact alimentaire est variable : selon le secrétaire général de l’ONU « 45 pays africains et du moyen Orient importent au moins un tiers de leurs blé d’Ukraine ou de Russie ; 18 de ces pays en importent au moins 50%. Cela comprend
des pays comme le Burkina Faso, l’Égypte, la République démocratique du Congo, le Liban, la Libye, le Rwanda, la Somalie, le Soudan et le Yémen. » Par exemple des pays comme l’Égypte et le Rwanda dépendent fortement des importations de céréales en provenance d’Ukraine et de Russie. Par contre des pays comme l’Algérie ou le Cameroun n’importe pas de blé ni d’Ukraine ni de Russie. Des pays comme ça ne connaitront pas facilement de pénuries de stocks de céréales à court-terme, mais ne sauront être à l’abri de la hausse alimentaire domestique des prix, conséquence d’une flambée systématique des coûts sur les marchés mondiaux des céréales. Ce qui permet au président du FIDA Gilbert F. Houngbo de déclaré : « Nous assistons déjà à une envolée des prix, qui pourrait provoquer une hausse de la faim et de la pauvreté, aux conséquences désastreuses pour la stabilité mondiale. »

4- Des solutions engagées pour répondre à la crise alimentaire mondiale en céréale.

champ de blé
                                      un champ de blé au Sénégal

 

En réponse à cette situation, au niveau international, le Président Français Emmanuel MACRON et par ailleurs président en exercice du conseil Européen en concertation avec l’Union Africaine a annoncé le 24 Mars 2022 la mise en oeuvre de l’initiative FARM (Food & Agriculture Resilience Mission) pour la sécurité alimentaire des pays les plus vulnérables. Au niveau national plusieurs pays comme l’Algérie continuent d’acheminer et de stocker d’importantes cargaisons de céréales afin de prévenir sur une possible pénurie sur le marché mondial. Le spectre de cette crise alimentaire qui plane sur le marché céréalier africain remet en   lumière la problématique de sa forte dépendance au marché extérieur. Il serait temps d’engagé et/ou d’amplifiées des solutions endogènes à la consommation locale de blé et autres céréales comme le maïs. De renforcer des filières alternatives comme le manioc ou la patate afin de garantir une meilleure sécurité alimentaire sur le continent africain.